Sauvegarde et mise en valeur de la Tour
Afin de pallier à la dégradation du monument et de le mettre en valeur, plusieurs types de travaux sont en cours ou en projet dont les principaux sont les suivants :
Les travaux d'urgence sont réalisés par les services techniques de la mairie, mais les postes important comme le rejointoiement être éxécutés qu'avec l'accord et le soutien financier des Bâtiments de France. Leur réalisation doit se faire en fonction des possibilités et du calendrier des projets déjà en cours sur la commune.
Actuellement, il manque encore un consensus sur la déconstruction/reconstruction de l'abside entre les Bâtiments de France et l'association. Un programme de fouilles sur le site devrait non seulement contribuer à mettre en valeur le monument, mais aussi donner des éléments de reflexion sur la reconstruction de l'abside.
Ci-dessous se trouvent quelques informations complémentaires sur les principales tâches à réaliser.
1 - Rejointoiement de la Tour
En janvier 1996, un entretien entre Sylvain Blais, géologue et ancien maître de conférences à Rennes 1 (représentant l'association de la Tour Carrée) avec M. Le Goffic de l'Institut de Géologie de l'Université des Sciences de Rennes, avait apporté les informations suivantes :
- Le ciment utilisé pour les joints dans les années 1950 pour la dernière restauration de la Tour accélère la déqagrégation du granit car il est fait à partir de sable marin (présence de sel) et une réaction chimique de type acide-basique se fait au contact de la roche.
- Le granit utilisé pour la construction provient du "haut" de carrière, sujeet à l'altération et son grain assez gros facilite la désagrégation mécanique grain à grain.
- La proximité de la mer apporte des embruns et donc du sel sui se dépose dans les interstices et accélère l'altération en attaquant les fissures et les microfissures du granit.
On constate ainsi des joints en relief par rapport à la roche, signe malheureusement que "le plus gros du mal est fait", surtout à la base de la Tour et sur la façade ouest.
Un article scientifique dédié à ce processus de dégradation appliqué à Saint Nonna a été publié dans les comptes rendus de l'Académie des sciences et dont la référence est :
Emmanuelle Barnabé, Philippe Bromblet et Michel Robert, 1995 : Rôle de la cristallisaiton du natron dans la désagrégation sableuse d'un monument granitique en Bretagne. C.R. Acad. Sci. paris, t. 320, série II a, p. 571 à 578.
Traitemement à apporter
Pour de telles restaurations, les Bâtiments de France emploient de la chaux spéciale dite "hydraulique" ou "aérienne", qui ne durcit pas, respire et reste souple sans attaquer la roche.
2 - Démolition et reconstruction de la chapelle
La chapelle (l'abside) dont le toit est déja parti, s'écroule et doit être démolie et reconstruite. Comme bien d'autres monuments anciens construits au fil du temps, elle est bâtie de pierres et sculptures récupérées de l'église d'origine, ou de la chapelle Saint Fiacre encore plus ancienne. Témoin peutêtre d'une époque antérieure, elle n'est pas classée, et par ce fait n'a jusqu'ici pas permis de l'intégrer dans un projet satisfaisant de restauration de la Tour.
Cependant en 2000, l'Architecte des Bâtiments de France M. Tournaire donne un avis favorable à la démolition et reconstruction :
" Toutefois, s'agissant de vestiges historiques il serait tout à fait souhaitable que le bâtiment concerné soit soigneusement démonté, remonté, restauré et complété, dans un autre lieu de la commune qui reste à déterminer." (lettre du 14/9/2000).
La reconstruction de la chapelle, et son lieu de reconstruction n'ont jusqu'ici pas été projetées, hors celui de la reconstruire sur place à l'identique demandé par l'association mais refusé par les Bâtiments de France.
L'association demande que la reconstruction de la chapelle reste sur le site. Une option envisagée dès 1995, est la réédification du bâtiment reposant sur les fondations du monument du XVe siècle (partie orientale de l'enclos), : "cette option permettrait de reprendre les anciens volumes intégrant la porte d'accès aux différents niveaux dans le bâtiment" (lettre de l'association au maire de Penmarc'h 27/9/1995).
La reconstruction sur un site distant pose le problème de la fermeture de la façade est. sans fermeture, les tourbillons de vent salé risquent de dégrader considérablement la construction. Sa fermeture est donc souhaitable même si la surface concernée dépasse les dimensions d'une simple porte.
Par son impact sur l'ensemble de la sauvegarde, la démolision/reconstruction de la chapelle représente le point sensible du projet de rénovation, d'autant plus que les anciens du quartiers ont pu voir cette chapelle, construite par leurs aïeux, encore utilisée parfois pour les pardons. Il est donc important de pouvoir intégrer la reconstruction dans le projet de sauvegarde de l'ensemble, ainsi que le demandent les différentes parties.
3 - Mise à jour des fondations de l'ancienne église
La mise à jour des fondations permettrait de mieux saisir l'importance de l'église au XVe siècle et valoriserait l'ensemble du site en même temps que la Tour elle-même. Comme indiqué ci-dessus, elle permettrait aussi une réflexion sur le futur de l'ensemble patrimonial. Ce projet est en fait déja ancien.
Une opération de mise à jour des fondations avait été menée dans les années 1942-1943, à l'occasion du projet de la nouvelle église. les Bâtiments de France n'ayant pas accepté la construction moderne au flanc est de la tour, le site avait été remblayé.
En 1995, après consultation des services archéologiques, des sondages avaient été prévus dans la perspective de remise à jour des fondations. Hélas le projet ne s'était pas alors concrétisé.
L'association tient à ce projet. Les bénévoles de l'association et des chantiers de jeunes sont volontaires pour le réaliser sous la direction d'historiens et/ou d'archéologues compétents. De nouvelles rencontres avec les services archéologiques, la mairie et les Bâtiments de France sont prévues pour pouvoir enfin le concrétiser.
4 - Adaptation du site aux visiteurs
Actuellement il n'est possible de visiter que le rez-de chaussée, l'état des étages supérieurs ne permettant pas d'y circuler en sécurité. Comme pour les phares, la visite complète de la tour ne peut pas inclure tout l'ensemble des normes actuelles mais pourrait être envissagée dans certaines conditions comme surveillance, nombre limités de visiteurs .
Ne serait-ce que pour assurer un nettoyage régulier, il faut de toutes manières mettre des barrières d'au moins 1m aux principales ouvertures et remplacer la marche défectueuse.
Pour le rez de chaussé, il faut également prévoir un accès handicapé.